Différentes études attestent des effets nocifs du tabac sur les cheveux :
fumer plus de 10 cigarettes par mois (j'ai bien dit par mois) augmente chez l'homme le risque d'avoir une alopécie androgénétique et d'avoir les cheveux grisonnants (Mosley. BMJ 1996).
Ce risque relatif de se dégarnir augmente encore si l'on fume plus de 20 cigarettes par jour (Su. Arch Dermatol 2007). Bien sûr le facteur héréditaire maternel et/ou paternel reste prépondérant.
Le mode d'action du tabac est complexe. Il existe plus de 4000 molécules différentes dans la fumée de cigarette, dont certaines se retrouvent avec certitude au niveau de la tige pilaire, comme la nicotine, que l'on peut retrouver dans les cheveux de nouveau-nés de mères ayant fumé durant la grossesse. Le tabac réduit la microcirculation au niveau des papilles dermiques.
Or la croissance et la qualité de la tige pilaire dépendent d'une bonne irrigation. De plus certaines molécules du tabac entrainent des mutations de l'ADN au niveau des follicules pileux. D'autres molécules favorisent le stress oxydatif et donc une inflammation du follicule pileux lui-même puis une fibrose périfolliculaire limitant la pousse du cheveu.
Enfin, le tabac réduit le taux d'oestrogènes au niveau folliculaire, d'où une action prépondérante des androgènes, vous savez, ces hormones mâles qui font tomber les cheveux…
En bref, sur un terrain génétiquement favorisé, ou en cas de carence nutritionnelle, le tabac n'arrange rien. Alors si vous cherchiez encore une raison d'arrêter…
D'après une communication du Dr P.Reygagne aux JDP 2008.